Le Syndrome du Choc Toxique, rencontre avec Sandrine Graneau

On en parle très peu, il est extrêmement rare et pourtant il concerne toutes les femmes de cette planète : connaissez-vous le Syndrome du Choc Toxique menstruel ?

J’avais entendu parler de cette maladie, sans trop m’y intéresser, suite au témoignage de Lauren WASSER, une mannequin amputée des deux jambes après un SCT dû à un tampon périodique. Mais c’est réellement au travers de l’histoire de Sandrine GRANEAU que j’ai pris conscience de cette maladie rare mais grave et du tabou des règles bien plus présent qu’on ne le pense.

Le Syndrome du Choc Toxique (SCT)

C’est chez elle que je retrouve Sandrine, autour d’un thé et de quelques cannelés. Je ne l’ai pas revu depuis sa maladie, mais tout de suite je la retrouve : son sourire, ses blagues, et sa force. Nous parlons de tout et sans détours : le choc toxique, son handicap, sa rééducation, sa vie de famille, …

En Avril 2019, Sandrine GRANEAU ressent quelques symptômes, similaires à une indigestion. Quelques heures plus tard, elle sera transférée à l’hôpital, victime d’un choc toxique. Réanimation, coma, complications, Sandrine n’en sort pas indemne, elle sera amputée des pieds et des premières phalanges de ses mains.

Contrairement à ce qu’on peut voir dans les commentaires internet de personnes peu renseignées, le Syndrome du Choc Toxique menstruel n’est pas dû à un manque d’hygiène, c’est une maladie infectieuse aiguë rare. Une souche particulière de la bactérie staphylocoque doré qui, grâce au sang stagnant dans le tampon ou la cup, libère une toxine le TSST-1. Cette toxine prolifère et passe alors très rapidement la paroi vaginale pour attaquer les organes vitaux. 30% des femmes qui possèdent un staphylocoque doré dans la muqueuse vaginale et 10% de femmes présentant une défaillance d’anticorps anti-TSST-1. C’est ce combo qui mène au choc toxique et peut entraîner la mort. Pour celles qui en réchappent, les séquelles sont souvent lourdes. Le corps se focalisant à sauver les organes vitaux, les extrémités des membres se nécrosent et l’amputation devient alors la seule issue.

Choc Toxique  : Faut-il avoir peur des protections hygiéniques ? 

Depuis ses lourdes opérations, Sandrine travaille à retrouver un maximum d’autonomie, c’est essentiel. Fin 2019, son histoire touche les jeunes de l’OSCM (Office Socio Culturel Montoirin) qui décident de lui dédier leur soirée annuelle de collecte de fonds. Sandrine a désormais les moyens d’équiper sa voiture et de se lancer dans la prévention sur le choc toxique, elle profite de cette énergie pour créer  sur Facebook la page d’informations et de prévention Dans mes Baskets .

Suite à cette soirée spéciale, les journaux relaient son histoire. Les invitations sur les plateaux de télévision lui donne la possibilité d’informer le public des risques liés au port des protections hygiéniques intravaginales mais également de mettre en lumière les failles des fabricants de ces protections. Il y a un réel problème de règlementation et d’information sur ce sujet. Il est nécessaire et même vitale d’avoir une règlementation unique, cela peut sauver des vies. Car il faut être honnête, les règles sont une contrainte avec laquelle les femmes doivent vivre. Diaboliser tel ou tel type de protection hygiénique n’est pas la solution. Il faut que chaque femme puisse faire un choix éclairé avec les bonnes informations. Et aux fabricants d’assumer leurs responsabilités.

Parmi les journalistes qui contactent Sandrine, il y a Claudine COLOZZI (journaliste et auteure) qui lui propose d’écrire un livre. L’écriture a pris 4 mois durant lesquels l’échange de mail a été intense.

Après ce livre rigoureusement documenté, plus aucune jeune fille, plus aucune femme ne pourront ignorer le risque de choc toxique. Il est important pour chaque utilisatrice de revendiquer l’accès à des protections hygiéniques sûres et à des informations fiables pour vivre leurs règles le plus sereinement possible.

Pour Sandrine, raconter son histoire est l’occasion de (re)lancer le sujet sur les risques qu’engendre les protections hygiéniques. Ses passages à la télévision, les articles sur son histoire, intervenir auprès de jeunes, ou encore aider des étudiantes à faire un emballage de protections hygiéniques pour un projet de motion design, contribuent à faire évoluer les choses. Petit à petit Sandrine contribue à lever les tabous sur le handicap, la sexualité, les règles, les protections hygiéniques. Elle rêve d’en parler sans que ça ricane dans la classe.

Le samedi 29 Janvier à 10h30, Sandrine interviendra à la médiathèque municipale Barbara de Montoir-de-Bretagne pour échanger sur le sujet. C’est gratuit, les inscriptions se font par téléphone au 02 40 70 11 51 ou par mail mediatheque@montoirdebretagne.fr.
Vous avez la possibilité de poser vos questions en amont de la matinée à l’adresse si dessus.

Merci Sandrine pour ce moment passé ensemble, c’est toujours un plaisir !

Le Choc Toxique : faut-il avoir peur des protections hygiéniques ? par Sandrine GRANEAU et Claudine COLOZZI, aux éditions Flammarion.

 

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